Burn The Sun

"A cry from the people, but there's no one there to hear, and the world is watching... Silently"

-Waking Hour-

Ah enfin, cet album est sorti. Enfin car avec tous les retours positifs qu’on a pu lire ici et là, et bien on attendait qu’une chose : Ecouter l’album et se faire une opinion. Le groupe avait déjà fortement impressionné et brillé par son originalité avec son premier album enregistré en 8 pistes et sobrement intitulé Ark. Une trop forte originalité et complexité rendait ce premier album difficilement accessible pour beaucoup. Avec ce nouvel opus, le groupe semble avoir mis de l’eau dans son vin sans pour autant affaiblir la qualité de chaque composition. Accéssibilité et complexité sont souvent deux notions difficiles à faire cohabiter entre elles, si en plus, on rajoute l’originalité, ça devient carrément mission impossible, cela dit impossible n’est pas suédois, et c’est là qu’intervient Ark. Chaque morceau de cet album est un petit bijou et on se retrouve face à beaucoup de styles différents, tout en gardant une superbe cohésion, une homogénéité grâce notamment à la superbe production de Tommy Newtown. Il faut donc décrire cet album morceau par morceau tant il y a de choses à dire…

« Heal The Water » : Ca commence très très bien, une grosse intro batterie puis riff de guitare, un des morceaux le plus hard et progressif de l’album. Le solo de clavier est typiquement metal prog mais le batteur n’abuse pas de la double-grosse caisse. Ce solo peut rappeler quelque part Symphony X. Le chant est excellent, plein de feeling, assez heavy, bien puissant. Et le coup de la pièce de monnaie qui tombe, il fallait y penser… Un morceau excellent mais moins original que ce qui va suivre…

« Torn » : Ah nous y sommes… Là on commence à percevoir le style du groupe, une intro atmosphérique, des percussions, un rythme de batterie assez bizarre, une basse fretless, et un chant assez expressif. Le refrain est puissant et accessible. Le break d’onomatopées est… Surprenant et reflète bien la folie du groupe.

« Burn The Sun » : Le morceau avec lequel on a pu découvrir le groupe. C’est heavy, assez accessible mais en tout cas excellent. Le chant est absolument brillant, un mélange de David Coverdale, mais tellement plus que ça en même temps. Le refrain est vraiment entraînant. Le break de batterie (limite solo) et la basse qui suit (limite solo aussi) et puis, le solo de guitare, que c’est bon…

« Resurrection » : Un de mes préférés car ce morceau vous prend vraiment au moment où vous vous y attendez le moins. Un premier couplet splendide avec guitare classique et nappe de clavier. Le refrain est très heavy et le chant… Ah le chant… On a l’impression que Jorn Lande vit ce qu’il chante et que ça vient vraiment du fond de lui-même. L’envolée lyrique suivie du solo de guitare donne franchement des frissons. Excellent !

« Absolute Zero » : Retour à quelque chose de plus baré Ark. Une intro envoûtante, un rythme de batterie et un chant que la chanteuse Bjork n’aurait pas rejeté. En effet, le chant de cette chanson a tout de suite été comparé à Bjork, oui, si on veut, un chant très expressif en fait. Le refrain s’incruste bien dans votre esprit, et le break est assez symphonique par sa montée en puissance.

« Just A Little » : Quelle chanson ! Quelle surprise aussi car là, on est loin du metal progressif traditionnel. C’est carrément une sorte de flamenco rock avec des guitares acoustiques superbement maîtrisées et une basse fretless qui se balade. Le refrain est imparable et là pour le coup, c’est carrément un tube, mais pour quelle radio alors là je sais pas… Le tube de l’été pour TF1 peut-être… Non, pas d’insulte, il s’agit bel et bien d’un morceau catchy mais tellement bien exécuté et avec toutes ces petites choses qui font les bons morceaux, c’est superbe et original, pas commercial.

« Waking Hour » : Autre grand moment, on change de registre, c’est poignant, intense et beau. Là encore c’est la chair de poule garantie si on parvient à capter ce que Jorn Lande tente de faire passer avec brio (Et avec les paroles, tout est très clair… « Wake up ! »).

« Noose » : Plus heavy, grosses guitares, grosse basse, et énorme chant. Un morceau plus direct mais tout aussi intéressant, c’est aussi prenant que le reste de l’album par la puissance de chaque instrument.

« Feed The Fire » : Tiens un morceau un peu hors du temps. Ca me fait penser à du hard FM, ah oui tiens, à ce groupe House Of Lords. Dans l’idée, y’a de ça. Superbe refrain en tout cas.

« I Bleed » : Un morceau hard un peu moins original que le reste de l’album, ça sonne très Deep Purple, notamment le pont et ses descentes. Encore une bonne prestation du chanteur.

« Missing You » : 9 minutes que l’on oublie pas. Une superbe ballade progressive avec ses belles mélodies à la voix, pleine de feeling, ses nappes de claviers, et puis cette montée à la fin, une envolée lyrique de tout beauté, prenante, déchirante, qui aboutit sur un passage très rythmé, assez heavy et qui termine le morceau en beauté.

Après Pain Of Salvation, le metal progressif est en train de se faire un nouvel ami, Ark. Grâce à eux, on est convaincu que le renouvellement du style est bel et bien possible. Une bien belle découverte donc, celle d’un groupe qui puise sa source à des endroits différents, un groupe aux influences diverses et variées qui surprend dans bien des cas en évitant le plagiat. Cela dit, contrairement à ce qu’on a pu lire dans la presse, je ne perçois pas cet album comme le nouveau « Images And Words », c’est évidemment un sentiment personnel, chacun percevra l’album à sa façon et c’est bien là qu’est la magie dans la musique. Cela dit, je ne crois pas me tromper en disant que Ark est loin de la démarche technique de Dream Theater (Qui a dit tant mieux ??!!) qui je le répète encore reste les maîtres en la matière. Le choc qu’a suscité « Images And Words » à son époque et même encore aujourd’hui, est unique et on peut difficilement comparer. Je sais que le Wishmaster de Nightwish et One Hour By The Concrete Lake de Pain Of Salvation m’ont fait vivre le même choc que j’ai pu avoir avec Images And Words. Pour Ark, c’est différent, j’ai été déçu par le fait que chaque chanson ait son style mais que tous les styles ne soient pas réunis au sein d’un même morceau. C’est un peu dommage car ça me fait percevoir le disque plus comme une vitrine de différents styles (Une vitrine fort bien agencée, certes), à chaque morceau son univers, plutôt qu’à un style général. Le fait que l’album soit plutôt positif, musicalement assez « lumineux » m’a peut-être un peu déçu (Pro-Pain Of Salvation oblige, POS qui sont selon moi déjà allé beaucoup plus loin, dans un registre plus sombre, mais l’objectivité étant une vue de l’esprit, à chacun de juger, y’a personne ici pour monter le fan club de POS, m’enfin ??!!)

Mais pas de soucis, cet album est un "must-have", sans aucun doute un des albums de l’année 2001, un disque indispensable à notre époque, le metal progressif est un style qui bouge, en perpétuelle évolution, un style bel et bien contemporain, il faut en profiter et montrer aux gens que non, le metal progressif c'est pas "toujours la même chose"...  

Note : 9/10

Par Julien, Avril 2001.

 

Année : 2001

Note moyenne : 9/10

Style : Metal Progressif original

 

Personnel :

-Chant : Jorn Lande

-Guitare : Tore Ostby

-Batterie : John Macaluso

-Basse : Randy Coven

-Claviers : Mats Olausson

 

Site Officiel : -www.arksite.com

 

 

 

 

 

 

Après un premier album que personnellement je n'avais pas trop apprécié, il n'en va pas de même pour ce "Burn the Sun". En effet, la production signée Tommy Newton magnifie les compos, et quelles compos ! Elles dégagent une telle émotion, une telle intensité. Pour ma part, je comparerai ARK à Led Zeppelin, à la fois pour l'inventivité, la force et la beauté de leur musique. Il est très difficile de résister à des titres tels que "Resurection", "Feed the fire"(un véritable tube), "Waking Hour"(un autre tube!!), et je pourrai tous les citer car ils recèlent tous une magie, une attirance incroyable; que dire de "Just a Little" et son ambiance flamenco à tomber par terre.

Une mention spéciale est à attribuer à Jorn Lande qui est un chanteur extraordinaire, au même titre qu'un Robert Plant ou un Geoff Tate, et bien entendu David Coverdale.

"Burn the Sun" peut devenir un classique du Hard-Rock multiculturel tel que peut l'être IV de Led Zeppelin. Il est à souhaiter qu'il permette à un plus large public d'avoir accès à notre musique préférée. A l'instar de Noé, ARK peut sauver le Hard.

Note : 9/10 (je ne mets pas 10, car il peut toujours mieux faire!)

Par Jean-Olivier, Avril 2001.