Universal Migrator Part 1 : The Dream Sequencer

Ok, je découvre ce groupe avec cet album, donc pas de comparaison possible avec ses albums précédents et notamment son chef d'oeuvre (Into the electric castle ?), bref, voilà mes impressions, sans préjugé. Pour situer un peu le contexte, cet album est le premier volet d'un opera rock futuriste composé de deux albums bien distincts. Le cerveau hollandais du projet, Ajren Lucassen a voulu composer un volet rock progressif, The Dream Sequencer et un volet plus metal, Flight Of The Migrator. La raison est simple et c'est finalement pas idiot, il a voulu permettre à l'auditeur de choisir son style car après tout, on peut aimer le rock progressif et pas le metal progressif et former ainsi deux albums bien homogènes. L'histoire se déroule dans un futur pas si... proche, 2084... C'est donc futuriste mais le principe est de retourner dans le passé, chaque chanson évoque un personnage différent à une époque différente (Le premier homme sur la lune, le premier homme sur Terre...), interprété par un chanteur guest différent. C'est original et intéressant.

La chanson d'intro "The dream sequencer" nous plonge tout de suite dans l'ambiance, on en a pour 1h10 d'un voyage temporel dépaysant. Bon c'est vrai que faudrait être sourd pour ne pas entendre l'influence de Pink Floyd, dans les sons mais aussi et surtout dans la guitare. Personnellement, je suis content qu'un groupe se serve d'un tel héritage musical.

C'est parti pour "My house on Mars", la voix surprend un peu au début, genre voix d'outre-tombes, mais ça colle très bien. Les choeurs assurés par Floor durant les refrains sont excellents.

C'est au tour de Lana Lane de chanter en solo sur "2084", interprétation irréprochable, je la préfère sur ce genre de chansons, moins metal, plus atmosphériques.

"One small step", je l'adore celle là, bonne intro avec de bons sons de claviers. Le couplet est pas mal du tout, avec guitare acoustique et orgue. Le refrain est pour le coup carrément excellent, merci les choeurs. J'aime beaucoup ce chanteur, Edward Reekers. Sa voix colle très bien au morceau.

Une chose à propos du style, y faut pas se tromper, ça n'a rien à voir avec du Spock's Beard ou autres. C'est pas le même état d'esprit, le travail repose surtout sur les sons, les ambiances, les atmosphères, beaucoup plus que sur le côté technique des instruments. Et ce, tout comme Pink Floyd savait le faire. C'est planant.

"The shooting company of Captain Frans B.Cocq", là encore, les sons sont excellents comme la structure de la chanson d'ailleurs qui n'est pas linéaire. Ca sonne par moment très Beatles. La fin de la chanson sonne de façon plus dramatique et plus puissante, c'est vraiment très bien fait.

C'est une de fois de plus Lana Lane qui prend la barre, sur "Dragon on the sea", la guitare acoustique en rythmique est bien présente, les claviers également, contrairement à la batterie. Le refrain est assez puissant, comme la voix de cette chanteuse d'ailleurs.

Une chanteuse différente pour "Temple of the cat", Jacqueline Govaert, je dois avouer ne pas la connaître, mais j'adore sa façon de chanter, je suppose qu'elle est inspirée par The Gathering. Une chanson calme, avec des sons de claviers genre violons, et puis pas mal de flûte, une très jolie chanson, avec une très jolie voix.

"Carried by the way" est assez accessible, en tout cas, ça sonne, et c'est le cerveau du projet qui chante Arjen Lucassen, le moins que l'on puisse c'est que beaucoup de chanteurs dont c'est le vocation chante moins bien. La chanson la plus courte de l'album puisqu'elle fait moins de 4 minutes (pour une durée de 7-8 minutes pour la majorité des chansons).

Là, j'ai été très surpris par la performance de ce chanteur, Damian Wilson (chanteur de Landmarq et de Treshold) sur "And the druids turn to stone". C'est ma chanson préférée de l'album, pour le chant donc, car la voix est pleine d'emotions, pour les mélodies, pour l'orgue et la guitare acoustique, ça sonne "vieux". D'autre part, le morceau monte en intensité et permet au chanteur de montrer de quoi il est capable, enfin dans le bon sens du terme, ça explose littéralement pour aboutir sur un solo de guitare excellent, très calme à la Gilmour ou encore Hendrix. Ca finit sur une envolée lyrique puis des effets spéciaux pour repartir sur le premier couplet. Bref, un bon morceau.

Et enfin, celui que tout le monde attend, présent pour vous ce soir, en exclusivité, l'idole de toute une génération à savoir Neil Morse (From Spock's Beard of course !). Non, sérieusement, qui mérite d'être sur un album de progressif si ce n'est lui ? Et bein, lui. Donc, il nous chante une chanson "Last man on earth", très bien forcément, sa voix est tout de suite identifiable, et là le petit truc qui fait tout. La chanson sonne Beatles par moment (Le son de cuivres), très pop des fois, le refrain est accrocheur. Les ponts semblent évidents et sont pourtant tellement biens. Finalement, ça pourrait presque être du Spock (Après tout Spock, c'est futuriste aussi...). On est pas déçu par la prestation du chanteur.

Seulement, voilà, c'est fini, enfin presque, il reste la reprise de "The Dream Sequencer", très planante et puis c'est fini. Enfin pas tout à fait puisqu'il reste le volet metal, donc disons que c'est fini pour ceux qui n'aime pas le metal... Et ce qui n'ont pas envie de connaître la suite de l'histoire, bah oui, faut suivre quand même...

En tout cas, ces 70 minutes de rock progressif planant et atmosphérique filent à une vitesse impressionnante, c'est plutôt bon signe, il n'y a pas de bavardage, pas de dérapage non plus, on ne s'ennuie pas pour résumer. La production est bonne, ça sonne assez vieux. Je dirais que c'est "progressivement correct" mais très fort dans le style.

Note : 9/10

Par Julien Déc 2000.

Année : 2000

Info : 1ère partie d'un opera rock futuriste.

Note moyenne : 9/10

Lire aussi Into the electric castle

Site Web : http://perso.infonie.fr/gammaray

/Pages/Chronik/ayreon4.htm (Page perso en français sur l'histoire)