Deconstruction

Lu à …         http://members.home.net/g12241/decon/

"Deconstruction's first and last album, Deconstruction, is remarkably complex and grand. Made up of two former Jane's Addiction members, guitarist Dave Navarro and bassist Eric Avery, as well as drummer Michael Murphy, the band recorded a single album and then called it quits. The record is filled with elaborately constructed tone poems that range widely in their musical moods and feature, metal, funk, fake jazz, thrash, and post-beatnik influences. It is a challenging and coherent work." -

                                                                                     Tom Sinclair, Rolling Stone. Oct. 20 1994

 

Un jour de 1994, j’ai fait l’achat de deux disques, Deconstruction (Deconstruction) et Superunknown (Soundgarden). Après une première écoute rapide des deux albums, j’étais « le cul à terre … », complètement sonné, tombé en bas de ma chaise. Jamais ça ne m’était arrivé, jamais plus ça ne m’arrivera … hélas !

Je n’avais que rarement donné une note de 10/10 à un album, jamais après une première écoute. Cette journée là, j’étais comme un chercheur d’or qui trouve une pépite de 10 kilos.

Encore sous le choc, j’ai entrepris l’écoute intégrale de ces deux disques. Sept ans plus tard, je me gave encore de ces sons torturés, hallucinés, aliénants. Pas une semaine ne passe sans que je n’écoute au moins un ou l’autre.

Oeuvre commise en 1994 entre autre par deux anciens membres de « Jane’s Addiction », Deconstruction n’est en réalité qu’un projet studio. Eric Avery, Dave Navarro et Michael Murphy ne donneront jamais suite à ce disque.

Après une première écoute, c’est la confusion. Seule certitude, le groupe n’a aucune prétention commerciale. Certains auditeurs refuseront à tout jamais de subir à nouveau cette torture. Les plus masochistes seront irrémédiablement attirés vers l’abîme.

Quelques qualificatifs pour tenter de cerner cette folie; décadent, intriguant, corrosif.

Encore; orgiaque, vampirique, psychiatrique ...

L.A. Song en ouverture offre un funk-rock des années 2060 à la sauce Zappa. On se croirait dans la L.A. de Blade Runner. De la guitare, de la guitare, de la guitare. Si vous n’aimez que le New Wave, vous serez déçu. Place à Single. De la guitare ?  Dans un trio basse-batterie-guitare, on entend quoi ???  Si Yes ou Genesis jouaient cette pièce avec un peu de clavier et de la guitare plus coulée, ce serait du progressif. Écoutez les murmures … Sur Get At ‘Em, Navarro nous offre un solo sur presque la moitié de la pièce sans donner l’impression qu’il « joue » le virtuose. Après trois titres, la déconstruction est déjà entreprise et le groupe ne laisse que peu de repères.

Le trio récidive avec la série Iris, Dirge (Des spectres ivres-morts qui fredonnent des chansons de marins au milieu d’un rock indescriptible saturé de paroles psychotroniques) et Fire In The Hole qui offre à 2 minutes 33 secondes « LE » cri du rock, toutes espèces confondues. Décapant.

Une impression de paix s’installe avec la balade psycho-maternelle Son. Le texte confirme toutefois que ces gars sont cinglés. Puis, re-funk avec Big Sur et Hope sur lesquelles les structures sont une fois de plus déconstruites (notez; l’intermission de musique pseudo-hawaiienne sur Big Sur) et ça persiste sur One, pièce en trois parties; introduction funambuliste, développement sur riff rythmé et conclusion avec les dernières notes de l’hymne national américain. Ces dernières notes annoncent d’ailleurs America, la pièce la plus puissante de l’album. Retenez votre souffle … « I was America this morning ». Sons de guitare apocalyptiques sur fond de rythmes lourds et chuchotements de la conspiration composent cet hymne. Fermez les lumières et montez le volume.

Intermède avec Sleepyhead avant de retourner aux choses sérieuses … Wait For History, le phare principal de l’album avec America. Il est très rare de retrouver deux compositions aussi fortes sur un même disque. C’est à se demander si le groupe n’a pas pactisé avec Satan pour commettre ces pièces. That Is All et Kilo concluent parfaitement ce grand disque.

Avec un style difficile à cerner et surtout à décrire, voici un album qui en déséquilibrera plus d’un. Malgré tout, la confusion est … cohérente. Malheureusement, Deconstruction est passé inaperçu à sa sortie et est demeuré méconnu. Recommandé à tous ceux et celles qui aiment le rock peu conventionnel.

Hors des courants et du temps. Un grand disque. 10/10.

Note : 10/10

Par Denis, Mai 2001.

 

Année : 1994

Note moyenne : 10/10

Style : Rock original

 

Personnel :           

-Eric Avery : Basse, voix            

-Dave Navarro : Guitare, Voix

-Michael Murphy : Batterie