Before These Crowded Streets

Le « Dave Matthews Band » est étiqueté country-folk dans son pays d’origine, les Etats-Unis. Comme le dirait celui tombé dedans étant petit ; « ils sont fous ces américains ! ! ! ». En fait, le groupe ne peut être classé que la catégorie inclassable. À la fois pop, jazz, rock (assez mordant par moment) et country-folk (pas si fous après tout …) le DMB demeure tout de même constant et homogène. Cette homogénéité du son DMB est dû entre autre à la voix unique de monsieur Matthews. Cette voix parvient à maintenir l’unité de l’album malgré des compositions aux structures éclatées, à la frontière du rock progressif ou du jazz.

La qualité des instrumentistes est remarquable et ils n’ont rien à envier aux virtuoses du prog’ plus classique. Toutefois, chaque membre sait s’effacer et laisser la place au groupe. En particulier, le jeu de Carter Beauford est discret, technique, et très groovy, idem pour celui de Stefan Lessard.

Pantala Naga Pampa, courte introduction à saveur jazz-latino laisse place à Rapunzel, six minutes toutes en contretemps et rythmes complexes. Les solos de violon et de saxophone alto remplacent les habituelles démonstration de guitare.

De subtiles odeurs d’Orient mêlées au son du banjo composent The Last Stop, rock bien appuyé par la voix rauque et autoritaire de Dave Matthews. Don’t Drink This Water, aurait pu assurer le succès commercial de cet album mais ces messieurs du DMB en ont fait une pièce de sept minutes, un suicide radiophonique. De la pop d’une grande qualité, assaisonnée d’une section rythmique lente assez lourde, de banjo (qui donne la saveur southern rock) et de la voix d’Alanis Morissette.

Stay (Wasting Time) met en avant-plan la qualité d’un trio de chanteuses au son « Motown ». Ça rappelle un peu Van Morrisson, version musclée. Le moment le moins intéressant de l’album est le duo Halloween - The Stone. Ces deux pièces ne sont pas mauvaises en soi mais souffrent un peu d’un manque d’ambiance.

Heureusement, suivent les huit minutes feutrées de Crush. Violon, flûte et guitare discrète au menu. Ça rappelle vaguement les groupes soft-progressif du milieu des années ’70.

The Dreaming Tree et Pig sont les deux bijoux de ce disque. Seize minutes de musique développée et achevée. Souvent, j’ai programmé ces deux pièces sur le mode « répétition ». Toutefois, ne négligez pas la suite car l’album se conclu admirablement.

Balade touchante et mélancolique, Spoon offre une fois de plus la voix d’Alanis Morissette en duo avec celle de Matthews. Leurs voix, accompagnées de mini-solos de saxophone, de banjo et de guitare amènent vers la finale … qui n’est pas la fin. Après un moment de silence, la voix éthérée de Matthews accompagnée d’un léger duo guitare-banjo apparaît et mène en fondu vers la fin.

Le DMB nous offre un album subtil et sophistiqué. Sans devenir pompeux ou prétentieux, le groupe démontre que pop-rock n’est pas toujours synonyme d’insipide, pré-digéré et bêtement commercial.

A l’orée de la perfection : 9,5/10

Note : 9,5/10

Par Denis, Mai 2001.

Année : 1998

Note moyenne : 9,5/10

Style : Country-folk/Jazz-rock

 

Personnel :

-Carter Beauford : batterie, percussions et voix

-Stefan Lessard : basse

-Dave Matthews : guitares, voix principale

-Leroi Moore : saxophones et autres instruments à vent

-Boyd Tinsley : violon

 

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