Brain Salad Surgery

Emerson, Lake And Palmer est un groupe incontournable dans le mouvement du rock progressif des années 70. Cet album de 1973, même s’il ne s’agit pas de leur meilleure pièce, comporte quelques très bons moments. Ce qui me gêne un peu c’est qu’il n’y ait pas de guitariste à part entière, c’est le bassiste Greg Lake qui s’en charge quand cela est nécessaire. Le résultat c’est évidemment l’absence évidente de guitare. Il ne faut pas chercher le long solo de guitare ultra-mélodique, il n’y en pas ici. Tout est donc très axé sur les claviers, qu’il s’agisse de l’orgue, du piano, du synthé ou encore de l’accordéon.
Les pièces de cet album sont donc assez spéciales, souvent très symphonique comme « Jerusalem », les différentes parties jouées par les différents musiciens sont souvent originales et débridées. Il suffit d’écouter la batterie. Le jeu de Carl Palmer est très impressionnant, il se contente rarement de jouer un simple rythme en binaire…
Un morceau tel que « Toccata », qui est en fait une adaptation d’un concerto pour piano, est assez surprenante à la première écoute (Personnellement, je suis toujours autant surpris à chaque fois que je l’écoute). Le clavier est le plus mis en avant, les sons sont très diversifiés, certainement pour combler le manque de guitare. La batterie y va même de son petit solo. Un morceau vraiment très… étrange en fait.
« Still… You turn me on », j’avoue que je préfère ce genre de morceau. Une belle petite chanson où la voix de Greg Lake transcende une mélodie assez planante sur un bel arpège de guitare acoustique 12 cordes.
« Benny The Bouncer », alors là pour le coup, le fou rire n’est pas loin… Un morceau heureusement court qui montre en quelque sorte la folie que pouvait posséder les groupes de l’époque. C’est une chanson qui fait penser aux morceaux joués dans les piano bars, Greg Lake prend une voix de vieux bourlingueur et c’est plutôt marrant. Mine de rien, le solo de piano de cette chanson est plutôt impressionnant.
Là, on arrive enfin au chose sérieuse, c’est le dernier morceau, certes, mais il fait 30 minutes ! « Karn Evil 9 Part 1 And 2 », un classique du groupe.
Difficile de décrire un tel morceau, composé de trois mouvements. Le premier mouvement alterne bien entre de bons changements de rythmes, l’orgue est bien présent, la voix manque peut-être un peu de nuances. Les passages instrumentaux sont parfois très techniques, parfois surprenants, souvent inspirés, et les parties claviers doublées par la basse sont excellentes. Le changement de rythme qui enchaîne sur le deuxième mouvement est vraiment très entraînant et c’est superbement interprété. C’est assez rapide, le jeu de batterie est vraiment très très impressionnant, Carl Palmer est vraiment remarquable. La partie instrumentales de ce deuxième mouvement est intéressante, les riffs de claviers fusent de toute part. Le chant se veut ensuite un peu plus puissant et agressif que précédemment. Le solo d’orgue hammond qui suit (aux alentours de 9 minutes 50) est mon préféré de l’album, beaucoup de groupes d’aujourd’hui ont du s’inspirer du jeu de Greg Lake. Le dernier couplet de ce deuxième mouvement est le plus délirant, la batteur joue tout seul comme si sa vie en dépendait, puis le clavier vient s’ajouter, c’est assez grandiose.
Arrive le troisième mouvement, plus instrumental, qui commence par une partie très technique, un solo de piano, la batterie qui joue des trucs de fous complètement incompréhensibles. C’est parfois assez cacophonique mais toujours impressionnant.
Suit un passage beaucoup plus calme, assez atmosphérique sans batterie, et au piano, ce qui calme quand même pas mal les esprits après ce déluge de notes. Mais l’accalmie ne dure que très peu de temps et c’est repart sur les chapeaux de roues avec encore un solo de piano et une batterie qui  suit la moindre note, c’est jouant d’une telle façon qu’on en reste bouche bée.
Retour à un passage chanté qui sonne vraiment très symphonique d’une certaine façon. Des bruitages assez expérimentaux, la voix devient assez agressive lorsque le morceau touche à sa fin. La dernière partie instrumentale sonne de façon assez sombre, jusqu’à un nouveau solo d’orgue hammond (à la 25ème minute) qui n’est pas là juste pour décorer.
Le morceau touche à sa fin et l’on reste surpris par un tel morceau.

Un album que je qualifierais de surprenant, assez spécial, le son est d’époque et ça c’est excellent et c’est en tout cas toujours impressionnant d’inspiration.

Note : 6/10

Par Julien, Janvier 2001.

Année : 1973

Style : Rock progressif symphonique et parfois experimental

Note moyenne : 6/10

Personnel :

-Keith Emerson : Clavier en tout genre

-Greg Lake : Voix, basse, guitare électrique et acoustique

-Carl Palmer : Batterie, percussions.