Retropolis

« Et je me réveille dans la ville de Retropolis, un lieu où le passé et le présent sont en constante transformation vers des hybrides historiques… ». Ce lieu onirique est à l’image de la musique des Flower Kings, une fois de plus le groupe jongle entre musique du passé et musique du présent, un savant mélange, un genre hybride qui leur réussira par la suite (Stardust We Are, Space Revolver entre autres). L’album est donc de qualité, un peu méconnu et pourtant que de bons morceaux !

Après une intro assez originale (Le bruit de personnes qui jouent au ping-pong, c’est pas sérieux Roine…), la première instrumentale « Retropolis » donne le ton de l’album, beaucoup de sonorités, des rythmes et des breaks alambiqués, bref la qualité est bien là. Cela dit, le groupe a fait des instru beaucoup plus délirantes par la suite (Stardust We Are), il est donc préférable de découvrir le groupe en commençant par cet album, car les rois des fleurs ont su évoluer par la suite vers quelque chose d’encore plus poussé.

Les 11 minutes de « Retropolis » se termine sur un bel arpège de guitare acoustique pour enchaîner sur un joli petit morceau (6 minutes quand même) « Rythm Of The Sea », bons breaks, bon en général mais pas transcendant.

Le morceau qui suit en revanche reste mon préféré de l’album, « There Is More To This World » reste un monument dans tout ce qu’a pu faire le groupe. 10 minutes qui partent sur un bon tempo, les sons de claviers sont excellents, y’a un petit côté blues-rock dans les mélodies je trouve. Mais ce qu’il y a d’excellent dans cette chanson, c’est le retournement de situation, ça partait dans la joie et dans la bonne humeur et puis, vlan, après la partie instrumental (vers les 6 minutes), le morceau change de couleur, ça devient triste, aérien, terriblement beau et c’est le second chanteur, Hasse Froberg, qui nous fait ressentir cette mélancolie grâce à sa voix qui reste pour moi un modèle du genre, limpide, belle et puissante. Bref, c’est l’une des plus belles envolées lyriques qui m’ait été donné d’entendre. Ca tient aussi du fait, que l’on ne s’attendait absolument pas à un tel passage dans ce morceau, et cette faculté qu’a le groupe à passer d’ambiances diametrallement opposées est fascinante. Et on le retrouve dans bons nombres de morceaux tels que Stardust we are, The Merrygoround, Slave to money…. Un morceau assez unique, à découvrir en live sur l’album Alive On Planet Earth.

Suit une autre instrumentale, « The Melting Pot » qui porte plutôt bien son nom tant le mélange des styles est bien vu, entre chants indiens et mélodies orientales.

« Silent Sorrow » est excellente, un rock au refrain très entraînant, ça pourrait être un bon morceau à faire découvrir à quelqu’un qui ne connaît pas le groupe. Le changement de rythme just avant le solo de guitare arrive pil poil comme y faut, on part après dans des délires aux claviers bien sympas pour terminer sur la reprise du refrain. Un morceau qui mais de bonne humeur.

« The Judas Kiss » nous plonge dans une ambiance totalement différente, un morceau qui possède un certain côté théatrale, les sons et notamment le Mellotron rendent ce morceau plus symphonique que les autres, là encore il faut souligner la présence de passages instrumentaux assez débridés et surprenants. Les nuances sont bien jouées, c’est subtile et bien varié et le solo de guitare est superbe.

« Retropolis By Night » et « Flora Majora » encore deux instrumentales à découvrir, la première étant vraiment space et la deuxième plus traditionnelle, enfin dans la tradition des Flower Kings, les mélodies de fin sont assez tristes et jolies.

Enfin « The Road Back Home », un morceau assez folk, du moins au début, la guitare acoustique est bien présente, la voix de Roine Stoilt sonne un peu bluesy, assez grave et très chaleureuse. Un morceau qui rappelle un peu dans l’idée « I am the sun Part II » de Space Revolver.

Le troisième album du groupe ne déçoit donc pas, le groupe nous livre un progressif assez original qu’ils sont à peu prés les seuls à jouer aujourd’hui. Les albums qui suivront sont encore plus impressionnants mais on tient déjà là un très bon album.

Note : 8,5/10

Par Julien, Février 2001.

Année : 1996

Note moyenne : 8,5/10

Discographie