Presence

 

 

 

Après Physical Grafitti, l’album perçu comme étant l’œuvre de nos deux compères Jimmy Page et John Bonham, voici Presence qui fait davantage référence à Robert Plant. La discographie de Led Zeppelin est assez dense et riche en chef d’œuvre, et souvent cet album est mis de côté au profit du troisième album ou encore du IV. C’est un peu injuste de mettre à l’écart cet opus car plus on écoute l’intégrale du groupe, plus on se dit que cet album a complètement sa place dans la carrière du groupe, une réelle raison d’exister. Nous sommes en 1976, à l’aube des années 80 et ce n’est pas à négliger.

Pour l’anecdote, aussi triste soit elle, il faut savoir que c’est à la suite d’un très grave accident de voiture de Robert Plant que l’album a été composé et ce, dans un fauteuil roulant. On comprend alors l’ambiance de cette album, une atmosphère étrange règne dans la musique du groupe à cette époque. C’est sombre et triste, et Presence fait véritablement figure de « plainte » musicale, mais pas le genre de plainte larmoyante qui n’aboutit à rien. Les sentiments sont pleinement maîtrisés, les ambiances également. Tout y est assez énigmatique, comme cet arpège d’intro pour les 10 minutes de « Achilles Last Stand » et sa rythmique dévastatrice. Un morceau superbement construit qui fourmille de guitares, des riffs doublés, des solos originaux et un chant aérien. Ce morceau est un pur chef d’œuvre qu’il ne faut pas mettre de côté quand on plonge dans l’univers du Zeppelin.

Ce premier morceau assez perturbant terminé, le voyage continue, à travers un blues rock plein de feeling « For Your Life », le jeu de Page est toujours aussi brillant. Même chose pour « Royal Orleans » c’est plus court mais quel feeling, quel rythme et quelle cohésion entre les musiciens, c’est limite funk, c’est excellent.

Robert Plant continue sa réflexion sur le destin avec le morceau au titre évocateur « Nobody’s Fault But Mine ». C’est sombre, les sons de guitares sont bien trouvés et le son Led Zep est bien là, le jeu saccadé de Page, la rythmique de Bonham et tout le reste… Qu’on retrouve à nouveau dans « Candy Store Rock » aux mélodies plus optimistes, plus positives avec ce refrain entraînant et ses chœurs.

Enfin, le monument blues du groupe au même titre que « Since I’ve Been Loving You », « Tea For One », plus de 9 minutes pesantes, vraiment très pesantes. L’intro laisser entrevoir une certaine forme d’optimisme mais ce n’est que le calme avant la tempête, une rythmique lourde, qui martèle votre esprit, un début à la guitare discret mais ô combien intense, et puis le chant, Robert Plant qui ressent ce qu’il dit, qui joue avec les sonorités, qui pèse le poids de chacun de ses mots. C’est parfois très calme, parfois plus violent, c’est toujours subtile et beau.

 

Vous l’aurez compris, cet album est évidemment une fois de plus une réussite, c’est encore différent de ce que le groupe a pu nous offrir, c’est sans doute l’album le moins acoustique, mais cet album a une âme, comme chacun des albums du groupe, cette musique est vécue et vous fait trembler.

Note : 9,5/10

Par Julien, Avril 2001.

 

Année : 1976

Note moyenne : 9,5/10

Style : Hard Rock 70's unique