Afraid Of Sunlight

Quand j'ai eu cet album, je savais que j'avais entre les mains un chef d'oeuvre. Tout fan de Marillion vous le dira, cet album est une référence période Hogarth. Seulement voilà, je l'ai écouté, une fois, deux fois, et j'avoue ne pas avoir bien compris de quoi il en retournait... il m'a fallu du temps pour rentrer dans l'esprit du groupe (S'il est possible de le faire...). Le groupe a composé cet album après l'échec commercial (Y'a pas de justice) de Brave. Il devait faire mieux, quelque chose de différent mais aussi fort, il se trouve qu'ils ont réussi. Et le groupe ne manque pas d'ironie puisqu'il s'agit d'un concept-album (Plus ou moins lié) sur le succès en général. C'est brilliant. La plupart des chansons traitent d'un aspect du succès et de ses conséquences et les cibles sont nombreuses (M.Tyson, un des musiciens des Beach Boys, Kurt Cobain... Pour ne citer qu'eux).

L'album ouvre sur "Gaspacho", une chanson difficile à cerner au premier abord, il faut prendre le temps, les mélodies sont subtiles.

"Cannibal Surf Babe" en a surpris plus d'un et rien que pour ça, c'est déjà positif. C'est une chanson plutôt originale, assez rapide, le refrain à plusieurs voix est vraiment excellent. La chanson se termine sur des paroles parlées en français, et enchaîne sur "Beautiful". Y'a deux écoles pour cette chanson, ceux qui pense que c'est un peu facile comme chanson, qu'il est facile de dire que les gens sont pas gentils... Et y'a les autres, qui sont tout simplement sensibles à des mélodies aussi fortes et une subtilité musicale rarement entendue de nos jours. Je fais parti de ceux qui pensent que le titre de cette chanson n'aurait pu être mieux trouver.

Le chemin de croix continue avec "Afraid of sunrise", une chanson très calme, assez planante et atmosphérique, on peut voir dans cette chanson une sorte de transition vers la deuxième partie de l'album, beaucoup plus sombre. Ca commence par "Out of this world", une chanson difficile à comprendre à la première écoute car les mélodies sont subtiles. Le passage qui suit le solo de guitare ("What did she say ?") est vraiment très beau, c'est encore une fois d'une telle profondeur et d'une telle tristesse, qu'on ne reste pas inchangé après avoir écouter cette chanson. Suit "Afraid of sunlight" qui est plus "classique" dans la forme mais tout aussi belle dans le contenu. "Beyond you" est un pure chef-d'oeuvre à elle toute seule, la progression musicale y est magnifique et délicate.

Enfin, "King", une chanson qui une fois de plus prend le temps de décoller et c'est tant mieux. C'est un morceau un peu plus rock que tous les autres. Les paroles sont sur Kurt Cobain, mais elles s'appliquent finalement à tout ces chanteurs qui ont eu du succès trop rapidement et peut-être trop facilement et qui n'ont pas su le gérer. La chanson se termine sur une envolée lyrique excellente. La montée musicale de la fin est puissante.

 Un album qui ne passera pas inaperçu dans la carrière de Marillion. A-t-il eu du succès commercialement, là n'est plus la question, le groupe a une fois de plus donné beaucoup dans cet album et on ne peut qu'apprécier. L'erreur à éviter serait de juger cet album après 2 ou 3 écoutes, il faut prendre le temps de l'apprécier car c'est un chef d'oeuvre.

Note : 10/10

Par Julien, Déc 2000.

Année : 1995

Info : Concept-album plus ou moins lié sur le succès.

Note moyenne : 9,5/10

Site web : (page perso en français)

Suggestion : Autre concept-album de Marillion, le splendide Brave.

 

       Le show commence avec "Gazpacho", morceau assez "traditionnel" pour Marillion. Le fan se retrouve en terrain connu pour mieux être surpris. En effet, le groupe agit tel un boxeur et nous balance "Cannibal Surf Babe", hommage décalé aux Beach Boys avec choeurs de surfeurs sur une rythmique plutôt rock. C'est déroutant mais intéressant. La voix de Barbara Lezmy nous fait une fort jolie transition avec "Beautiful". La mélodie est peut être simple, sans surprise mais ce morceau j'y acccroche immédiatement, une magnifique ballade. Arrive "Afraid of sunrise", morceau mené par la guitare acoustique paré d'un fort beau passage atmosphérique qui aère ce titre quelque peu lancinant. Une basse atmosphérique introduit "Out of this World",  chaque mot s'étire incroyablement porté par la voix de Steve Hogarth qui baigne dans des nappes de claviers, un superbe solo de guitare suit puis vient un somptueux pont au piano qui nous amène à une atmosphère éthérée pour un final tout en émotion. Une mélodie au piano lance "Afraid of sunlight" puis la guitare prend le relais pour nous amener vers un refrain, formidable montée en puissance musicale et vocale. Sur la fin, la musique s'efface peu à peu pour laisser toute la place à la voix. "Beyond You" démontre une formidable puissance sous jacente qui se dévoile lentement. Pour le dernier titre, une sublime intro guitare-synthés se retrouve coupée par des voix . Nouvelle feinte du groupe?. En tout cas, il redémarre plus calmement sur une mélodie qui laisse deviner que ca ne va pas le rester. On s'élève pour mieux retomber. Symbolique? Puis on se dirige peu à peu vers le final apocalyptique de "King" et de l'album.

Note : 9/10

Par Jean-Noël, Juillet 2001.