Angels Of Apocalypse

Ok, il faut être honnête, j’ai acheté ce disque de façon complètement hasardeuse. Certes, les morceaux inscrits au dos de l’album sont pour la plupart assez longs, premier indice, et on retrouve le fameux « File under progressive metal » du label InsideOut sur la pochette, donc le décor est tout de suite planté. Seulement voilà, c’est bien beau de se cacher sous une étiquette « metal progressif » mais pas suffisant, les bons groupes de ce style se comptent sur les doigts de la mains et pour un style qui est, il faut bien le dire, un tout petit peu à la mode avec tous ces nouveaux groupes, les prétendants au titre de meilleur groupe de metal progressif ne sont pas si nombreux, une fois de plus quantité ne rime pas avec qualité. Mais revenons à nos moutons (Ce qu’il en reste…). Cet album de Mastermind est sorti très récemment, en 2000, et pourtant, il faut bien dire qu’il est passé assez inaperçu (Dîtes-moi si je me trompe…) dans ce beau paysage musical en général et même progressif en particulier. Alors pourquoi ? Figurez-vous que plus j’écoute cet album, plus je me le demande, parfois le hasard fait bien les choses, et il se trouve que cet album est une bien belle pièce qui aurait mérité qu’on s’y intéresse davantage dès sa sortie, mais rattrapons le temps perdu…

Dès les premières secondes, c’est le choc, riff de guitare doublé au clavier avec rythme de batterie assez rapide, « The End Of The World » ouvre l’album. Une intro très technique, pour un morceau assez complexe tant dans sa structure que dans ses différents passages, notamment dans le passage instrumental intitulé « The mighty Instrumental », ce guitariste, Bill Berends est vraiment très bon, très technique mais avec un touché assez original. Si les groupes de metal progressif sont à la mode en ce moment, il en va de même pour les groupes de metal à chanteuse, c’est le cas ici, Lisa Bouchelle (Mezzo-soprano selon le livret du cd) nous délivre de superbes lignes de chant, souvent doublées d’ailleurs par le guitariste Bill Berends, un mélange voix masculine et féminine sur les refrains assez original pour du metal. Niveau tessiture vocale, ne voyez pas en elle, un clone de Tarja (Nightwish) ou encore Anneke (The Gathering), elle a une voix qui lui est propre et c’est tant mieux. Une chanteuse avec beaucoup de talent qui mérite d’être connue.

Les morceaux se suivent donc mais ne se ressemblent pas. On note beaucoup d’originalité dans la composition et les mélodies, l’alternance de riffs aussi bien à la guitare qu’au clavier. Les fans de Stratovarius risquent d’apprécier puisque que le claviériste qui officie dans le groupe n’est autre que Jens Johansson, pas de soucis niveau qualité de jeu donc.

Si le batteur, qui n’est autre que le frère du guitariste, Rich Berends, est parfois un peu limité dans la diversité de ses sonorités, il faut bien reconnaître qu’il est très bon. Les passages instrumentaux sont absolument fantastiques (« Perchance To Dream », « 2000 Years », « The Beast Of Babylon », l’instrumental « With Dignity And Grace »), les « questions-réponses » guitare/claviers sont un vrai plaisir à écouter.

Niveau mélodies et refrains, c’est souvent superbe, « This Lovers’s Heart », « The Queen Of Sheba » ou encore « A Million Miles Away » sont de bons exemples, la chanteuse a une palette vocale assez large qui lui permet de faire passer différentes émotions.

La piste 9 ravira les fans du groupe mythique qu’était Emerson, Lake And Palmer, puisqu’il s’agit d’une reprise, « The Endless Enigma », que c’est bien interprété et que c’est beau ! Il est clair que cette reprise n’est absolument pas superficielle (A noter qu’il s’agit d’une bonus-track), on sent que le groupe s’est jeté à corps perdu dans ce morceau et ça s’entend, chapeau bas !

Une bonne surprise donc pour un album don't on a pas beaucoup entendu parler et qui pourtant mérite largement d'être écouté, à conseiller sans hésiter aux amateurs du genre et même aux autres.

Note : 8,75/10

Par Julien, Février 2001.

Année : 2000

Note moyenne : 8,75/10