One Hour By The Concrete Lake

Voici le deuxième album du groupe et c’est un véritable choc, la découverte d’un nouveau style de progressif qui ne s’impose pas vraiment de limite. Le groupe oscille entre différentes ambiances qui arrivent les unes après les autres sans qu’on ne s’y attende, c’est vraiment brillant. Leur manière de composer est très débridée, et si les morceaux ne sont pas basés sur la technique pure, les musiciens sont néanmoins de vrais virtuoses. Les paroles sont de plus très sombres, il s'agit d'un concept album sur la terre, l'eau bref l'environnement et l'homme. Voyons tout ça d’un peu plus près…

Spirit Of The Land : Une intro très atmosphérique qui nous plonge dans l’univers de l’album somme toute assez sombre et inquiétant.

Inside : Alors là, ça commence très très fort, c’est un morceau clé de l’album, peut-être le meilleur. La façon dont il est composé est complètement original, il n’y a pas vraiment de refrain et les passages sont très différents les uns des autres, on passe d’un riff assez heavy à ne partie voix/piano très calme et splendide et le morceau se termine par un passage au chant limite rap. Tout s’intègre parfaitement, les chœurs sont nombreux et les idées fusent.

The Big Machine : Un morceau vraiment très sombre, les chœurs du refrain sonnent vraiment de façon inquiétante, tout comme le couplet. C’est puissant et en même temps plein de feeling, le chant de Daniel Gildenlow est terriblement impressionnant, c’est fascinant d’entendre de quelle façon il passe d’un chant metal, puissant, très grave parfois et sur aigu (la montée aux alentours des 3 minutes 20 est superbe) quand il faut, à un chant plus fragile, plein de feeling.

New Year’s Eve : Un morceau plein d’ambiances et d’idées notamment dans la recherche des sons. Là encore, la construction est bien trouvée, certains passages guitares doublés par la basse sont brillants. Le refrain/break (« Turning mirrors upside down… ») est puissant et les nappes de clavier le rendent assez symphonique. La passage piano/voix qui arrive de nulle part est fascinant de pureté et de beauté même si très court. Les chœurs donnent des frissons, c’est superbement trouvé et les sons sont très variées.

Handful Of Nothing : Un morceau assez rapide, la batterie est bien mise en avant, le chant est quant à lui assez calme mais la rythmique reste très complexe et rapide jusqu’au au refrain, très sombre, les sons de claviers rappellent Kevin Moore (Ex-Dream Theater). Là encore des harmonies vocales superbes. Je ai rarement entendu un chant aussi varié et incroyablement puissant dans les aiguës. Seulement, contrairement à certains chanteurs, Daniel Gildenlow n’abuse pas des ses capacités, il varie parfaitement les styles et c’est bien joué.

Water : La guitare un peu John Petrucci par moment, notamment dans les solos mais musicalement, on reste toujours dans un style qui sonne différent, vraiment nouveau, on passe d’un solo de guitare très technique à un refrain à vous filer la chair de poule. Le chanteur se permet tout ce qu’il veut et il fait ce qu’il veut. Encore un morceau dont l’écoute ne nous laisse pas inchangé, une musique qui vous marque sans que vous n’y puissiez rien.

Home : Une intro qui part à 200 à l’heure, on a à peine le temps de comprendre ce qui nous arrive que nous voilà déjà plongé dans une ambiance complètement différente, triste et belle, plus calme. Le couplet est plein de feeling, et la batterie… quelle batteur ! Le refrain est quand à lui très prenant, et les paroles aident à encore mieux rentrer dans le morceau.

Black Hills : L’intro de ce morceau sonne orientale je trouve, une chose est claire, c’est puissant. Le couplet est plus calme mais incroyablement sombre de part le traitement de son effectué sur la voix et bien sûr la façon de chanter. Ce couplet me fait d’ailleurs beaucoup penser à une chanson d’Anathema sur Alternative 4. La partie instrumentale est à couper le souffle. Le piano s’intègre toujours très bien.

Pilgrim : Une chanson encore différente dans l’ambiance puisqu’on retrouve là de la guitare acoustique et même du violoncelle ! C’est superbement beau et triste, cette chanson vos donne tout simplement les larmes aux yeux. Ca paraît idiot mais c’est pourtant vrai, le groupe arrive à faire passer quelque chose de très fort dans sa musique et ce, sans jamais tomber dans le mélodie facile et niaise.

Shore Serinity : Daniel Gildenlow nous sort encore une nouvelle façon de chanter pour ce morceau, il est complètement imprévisible, c’est un vrai magicien, à chaque détour de notes, il nous surprend un peu plus. Il est clair qu’il a plus d’un tour dans son sac… Encore bravo à la batterie sur ce morceau.

Inside Out : Malheureusement le dernier morceau de l’album. Ca part encore trop vite pour qu’on comprenne quelque chose à la première écoute. ON a l’impression que le groupe donne tout ce qu’il a dans ce dernier morceau et c’est cette fois ci au claviériste de nous montrer l’étendue de son talent (Ce qui était déjà largement fait précédemment), les sons de claviers sont superbes, le passage à 2 minutes 20 est incroyable de beauté, là encore on frissonne, on a même droit à un petit solo de guitare classique. Tout ça pour aboutir à une partie beaucoup plus puissante, très sombre, belle et symphonique, pour revenir par la suite à l’intro, au couplet et au refrain et c’est malheureusement terminé, enfin presque, après un blanc de quelques minutes et des bruitages très atmosphériques, le groupe reprend de façon très calme un bout de Pilgrim, histoire de nous marquer un peu plus…

En conclusion, un album qui ne laisse certainement pas indifférent, une vraie surprise qui vous marque de façon indélébile et dont on ne sort pas totalement indemne. Les ambiances sont toutes très différentes, pleines de nuances mais l’on reste toujours dans une atmosphère sombre, oppressante. On n’aimerait entendre plus souvent des groupe tels que celui-ci, Pain Of Salvation a réussi d’une des plus belles façon à se forger sa propre identité tout en ayant intégré les « codes » du metal progressif. Il ne s’agit sûrement pas d’une énième pale copie de Dream Theater mais bel et bien d’un groupe à part entière avec son propre son, son propre style. Bravo donc !

Note : 10/10

Par Julien, Janvier 2001.

 

Année : 1998

Style : Metal progressif original

Note moyenne : 10/10

Personnel :

-Daniel Gildenlow Lead vocal/guitare

-Johan Hallgreen Guitare/voix

-Johan Langell Batterie/percussion/voix

-Kristoffer Gildenlow Basse/voix

-Frederik Hermansson Keyboards/samplers

A propos du concept de l'album : "Since Autumn '97, my search for knowledge has led me into studying Peacework and Nuclear Physics at the university of Gothenburg. The concret lake concept is a result of these studies and the conclusions I had to make. During the process of putting the story together and searching for facts, I have had much help from Kristoffer, Johan Iggsten and the Poison Fire, Sacred Earth organisation. Thanks !"

(Explications extraites du livret du cd).