V

En ce qui me concerne, et au même titre que pour les Flower Kings, cet album je l'ai attendu avec impatience. Bah oui, après Day For Night, je me demandais comment les leaders de la scène prog' contemporaine aller appréhender le nouveau millénaire. Et bien, disons qu'ils ont assuré leurs arrières, tout en poursuivant leur route vers deux chemins qui divergent. A savoir, le prog' d'une part, heureusement, il est bel et bien présent. Les deux chansons épiques de l'album sont la pour nous le rappeler. La première "At the end of the day", 16 minutes qui débutent sur une atmosphère pesante, avec du hautbois, c'est plutôt symphonique. Puis, la batterie arrive et c'est plus rock. Enfin, je crois qu'à ce niveau là c'est plus la peine d'essayer de mettre des étiquettes, on passe d'un riff typique année 70 avec orgue et tout ce qui faut, à un passage salsa, ah ce rythme, fantastique puis ça enchaîne sur un passage presque heavy, puis arrivent des cuivres, les passages calmes sont superbes, les choeurs excellents (Merci au batteur pour cette voix aigue). La chanson se termine sur la reprise du premier couplet boosté, avec un riff de basse, mmm ! Excellent ! Une chanson aussi belle que rock.

L'autre morceau délirant c'est "The great nothing", 27 minutes pour une chanson qui porte assez mal son nom finalement... Bon je sais pas si on peux dire que c'est LE morceau du groupe, c'est pas parce qu'il est long qu'il est forcément bien... Même dans Supper's ready de Genesis, il y a des passages plus ou moins bien.

L'intro au clavier ferait presque peur dis donc... Ca surprend, c'est bien. Ce morceau est plein de bonnes choses en fait, c'est très axé rock prog' façon "Beware Of Darkness". Chaque instrument a droit à l'exclusivité, le guitare acoustique, le piano et la batteur a l'air de bien se marrer... Les parties IV et V sont bien rock et les changements surprenants, on est vraiment pommé dans cette avalanche d'idées, certes certains diront qu'il n'y a pas vraiment de fil conducteur mais après tout, le prog' c'est ça, faut savoir ce qu'on veut, n'est-pas messieurs de Yes. Un morceau superbement déroutant donc.

Donc voilà pour le côté prog' de l'album. Pour le reste le groupe poursuit dans son registre plus pop, institué par Day For Night. Il ne s'agit pas de jeter la pierre ais qu'on se le dise, spock's beard c'est aussi ça et c'est pas forcément barbant (Désolé pour le jeu de mot j'ai pas pu m'en empêcher...) parce que c'est de la pop. Donc on a "Revelation", un couplet intimiste, beau, et un refrain très aggressive, qui fait penser à du Soundgarden, un bon morceau, mais le refrain est un peu trop fouillis justement.

Et voilà, une de mes préférés, elle ne paie pas de mine avec ses 4:39 mais qu'ell est bien, et vu le titre c'était prévisible : "Thoughts Part 2". Là on a le passage obligé qui fait le renom du groupe, les harmonies à 10000 voix (5 voix en fait). C'est superbe, franchement unique (à notre époque), ça s'explique pas, ça se vit ! Ouais rien que ça. Ca alterne entre passages instrumentaux terriblement prog' et chant en canon et passage plus pop. Un mélange unique au même titre que le fameux "Guibberish" de Day For Night. Et puis ça serait une insulte d'omettre de parler du pont avec violons et violoncelles. Une chanson ambitieuse, originale, bref excellente.

Là en revanche, on arrive sur quelque chose de plus décevant, "All on a sunday". Une chanson typiquement "pop américaine pour les jeunes", certes faut avouer que la mélodie et le refrain sont terriblement entraînants, "catchy", bon d'accord j'avoue, j'aime cette chanson, mais pour une raison : elle donne la pêche ! Mais attention monsieur Neil Morse, c'est pas une raison pour recommencer...

Et puis voilà l'autre passage obligé pour le groupe, une chanson belle, triste, prenante que certains résumeront en d'autres termes... Niais, mièvre, chiante... Chacun a sa façon de voir les choses, je trouve "Goodbye to yesterday" superbe au même titre que "June" ou "The distance to the sun", la voix de Morse collant tout à fait à ce genre de chanson.

 

Certes, il n'y a que 6 morceaux, et seulement deux vraiment prog' par la durée, mais si on compare avec je sais pas... Au hasard, Foxtrot de Genesis, au niveau de la forme c'est pareil, même nombre de chansons, avec pour ainsi dire la même répartition des durées... Et dans le fond, bah on retrouve un peu de Genesis, fatalement, mais au même titre que Yes, ou même les Beatles. Un album encore fascinant pour le groupe, qui continue son petit bonhomme de chemin mine de rien Les amateurs de Transatlantic ne pourront qu'apprécier cet oeuvre. Je suis content de vivre à une époque où le progressif à encore sa raison d'être grâce à de tels albums.

Note : 9/10

Par Julien, Déc 2000.

Année : 2000

Info : Le dernier album en date du groupe.

Note moyenne : 9/10