Vovin

Therion… Voilà un groupe bien difficile à décrire, en fait non, facile à décrire mais difficile à imaginer si on ne connaît pas. Dans l’idée, c’est un peu le même principe que pour Nightwish, sauf que c’est plus sombre, plus marginal, plus gothique et surtout plus symphonique. Musicalement, c’est donc du heavy metal assez noir dans les mélodies, pour l’instant rien de bien excitant, sauf qu’au niveau du chant, il s’agit d’une chorale d’église (on va appeler ça comme ça…), une dizaine de chanteur(euses) dont une soprano (comme Tarja de Nightwish) à la voix vraiment cristalline, c’est donc qui fait de se groupe une sorte d’ovni musicale, car même si le principe c’est un peu démocratisé, c’est eux qui en sont à la base et qui poussent le bouchon assez loin.

Dès les premières secondes, on comprend à peu près ce qui va nous arriver et ça va pas être gai… Une intro aux violons très sombres qui fait presque peur ouvre The Rise Of Sodom And Gomorah. Le morceau devient par la suite plus heavy, et arrive les fameux chœurs, y’a pas à dire au début, ça surprend, une fois la surprise passée, on se dit pourquoi pas et on commence à s’habituer (si on aime d’un part le heavy, et d’autre part ce genre de chant, ça va de soit). Le groupe ne se limite pas aux chœurs dans la recherche du symphonique puisqu’il est également accompagné d’un orchestre de violons.

Le résultat, à la fois beau et surprenant, est plutôt réussi. Les morceaux sont la plupart du temps assez lents et d’ailleurs, je trouve que les chœurs collent beaucoup mieux sur les parties lentes et calmes car on perçoit mieux tout le côté tragique que dégage cette musique.

Certaines parties sont exécutées par la chanteuse soprano comme sur Wine Of Aluqah ou encore Clavicula Nox, très calme au début, sombre et belle puis, par la suite plus heavy. Les violons enveloppent les compositions en les rendant plus pleines aériennes et symphoniques. Le solo de guitare classique en plein passage metal est assez bien vu. 9 minutes dont on ne ressort pas inchangé. The Wild Hurt est quant à elle beaucoup plus speed et heavy, là on fait plus trop dans le détail et le refrain est assuré par un chanteur à la voix ma foi assez… agressive. La trilogie Draconian Trilogy qui termine l’album enfonce le clou un peu plus. Il n’y a rien à dire, Therion maîtrise réellement un style musical original dont il est le précurseur. Certes, il faut aimer les deux genres séparément, puis ensuite le mélange des deux et c’est pas forcément gagné d’avance mais si vous recherchez ce genre d’expérience musicale, il est clair que c’est par un album de Therion qu’il faut commencer, l’association est ambitieuse, brillante et unique, rien que pour cela, l’album mérite d’être entendu au moins une fois.

Note : 8/10

Par Julien, Janvier 2001.

Année : 1998

Note moyenne : 7/10

Style : heavy sombre avec chants grégoriens.

A découvrir, le groupe Nightwish.