Flower Power
Cet album, c’est l’album à
faire écouter à ceux qui pensent que le progressif,
c’est du passé. Ce groupe nous vient de Suède, et
le moins que l’on puisse dire c’est que leur musique réchauffe
le cœur. Le groupe joue la carte des seventies au maximum, autant
dans la musique, que dans le reste… Y’a qu’à voir la pochette,
superbe ! Ce disque est bel et bien un voyage dans la face caché
de notre esprit comme le souligne la pochette (« A journey
in the hidden corners of your mind »). Et le pire, ou
plutôt, le meilleur, c’est que c’est un double-album (Ca aussi
c’est une spécialité des 70’s…). Bon, essayons
d’être méthodique…
Disque 1 :
Ce dernier n’est composé
que de 4 chansons, et pour cause, la première « Garden
of dream », dure… 59 minutes, non, non, je ne me suis
pas trompé, c’est bien ça et c’est aussi hallucinant
que superbe. En tout cas, c’est le morceau le plus long que j’ai
pu rencontré ! Y’a de tout dans cette chanson, enfin,
que du bon… Les sonorités seventies sont toujours présentes
grâce à l’orgue Hammond, le mellotron bien sûr,
inutile de le préciser. J’ai tout de suite été
surpris par la voix terriblement chaleureuse de Roine Stolt que
j’ai découvert avec Transatlantic (d’ailleurs, si vous aimez ce groupe, courez
acheter Flower Power, de toute façon, la fin de la chronique
va être bonne…). On voyage à travers différentes
atmosphères dans cette chanson, des passages calmes, un côté
un peu blues par moment, un délire très genesisien
à savoir le passage « Mr Hope goes to Wall Street »
avec des sons bien marrants (j’adore le sifflet…), des passages
planants, très planants et le chanteur n’y est pas pour rien,
c’est superbe. Ca enchaîne sur un passage carrément
rock, j’avais pas entendu ça depuis… Jimi Hendrix au mieux
de sa forme, et encore, c’était pas aussi puissant ! Ah,
oui, j’ai oublié de préciser que tous les musiciens
sont des dieux, et que les chœurs, ça y va… Dans certains
passages, on se dit « mon dieu, ce sont des fous ! »,
je crois qu’ils le sont un peu comme l’étaient Yes ou encore Genesis pour pouvoir composer de telles
chansons. La recherche de sonorités est très poussée
et très variée, on a vraiment droit à tout,
solo de guitare classique, percussions, sons de harpe et j’en passe.
En fait, cette chanson, c’est un concept-album à elle toute
seule, après tout, elle est plus longue que « Misplaced
Childhood » de Marillion
! Ah,
j’oubliais, y’ a aussi un passage genre chœur d’église avec
un chanteuse, c’est très reposant et très beau.
Les trois autres chansons qui composent ce disque sont instrumentales.
Rien à dire l’interprétation est parfaite.
Disque 2 :
Même si ça paraît
impossible, je préfère ce disque au premier. Car les
chansons y sont plus variées, dans le style notamment.
Bonne intro pour « Deaf, numb and blind »,
avec des sons assez psyché. Les 11 minutes de cette chanson
tiennent vraiment très bien la route ! La voix est toujours
aussi chaleureuse, et le jeu de guitare de Roine est excellent,
sur tout l’album d’ailleurs, tout ces petits riffs à la wha-wha
dans un style funk rendent vraiment le tout rythmé. Et la
batterie ne cherche pas la simplicité, les rythmes syncopés
ne manquent pas. Les chœurs rendent bien. Suit « Stupid
girl », j’adore cette chanson, le refrain est assez accessible,
et assez prenant, et la reprise de l’intro à la fin, jouée
de manière plus rapide, est vraiment puissante et rythmée.
« Corruption » est aussi assez accessible
et je continue à penser qu’il y a du reggae la-dedans, c’est
très rythmé, la batterie fait très bien son
job, le refrain donne vraiment envie de chanter et les chœurs aigus
aident bien le chanteur qui a une voix plutôt grave. Interlude
instrumentale avec « Power of kindness »,
assez jolis tout ces claviers… « Psychedelic postcard »
est bien délirante, l’effet sur la voix (C’est un micro Fisher
Price ou quoi ??!!) pour le premier couplet traduit bien l’esprit
de la chanson. « Hudson River sirens call 1998 »
est aussi une instrumentale assez atmosphérique. « Magic
Pie », une des mes préférées, c’est
l’autre chanteur, Hasse Fröberg qui s’y colle, c’est d’ailleurs
lui qui l’a écrite. Les oiseaux chantent pendant l’intro,
le ciel est bleu, le soleil brille l’herbe est verte et les fleurs
nous entourent, ça résume assez bien les paroles qui
peuvent difficilement être accès plus seventies… Musicalement,
c’est bien prenant et la guitare acoustique est de sortie. « Painter »
est encore un bon morceau, l’orgue accompagne bien le premier couplet,
et le couplet est très beau. « Calling home »
commence par un passage assez symphonique, pour aboutir au couplet
assez calme, là encore, les oiseaux chantent et le chanteur
veut être un dinosaure (!). Les voix sont très travaillées.
Certains passages sont surprenants, tant mieux. Le refrain est chantant,
et la batterie arrive juste au bon moment, et la chanson devient
de plus en plus rythmée au fil des minutes. L’album se
termine sur une instrumentale, « Afterlife »,
même si elle est jolie, je trouve ça un peu dommage.
Pour résumer, acheter
cet album se révèle être un devoir moral pour
toute personne désireuse de perpétuer ce vieux courant
qu’est le progressif, un vieux courant qui est loin de disparaître
avec des groupes comme Flower Kings ou encore Spock’s
Beard.
Note : 9,5/10
Par Julien, Déc
2000. |

Année : 1999
Pays : 
Style : Rock Progressif psyché
Info :
Double-album
Note moyenne : 9,5/10
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