The Perfect Element Part 1 (Edition Limitée)

Troisième album, troisième concept ! Et oui, ils sont comme ça chez Pain Of Salvation… Après Entropia et l’ahurissant One Hour By The Concrete Lake, voici The Perfect Element Part 1.

Cet album a reçu un nombre d’éloges incroyable et on peut dire qu’il a fait l’unanimité. Il est clair que désormais, le groupe s’est forgé une réputation, et faire la tête d’affiche du progpower festival en est le meilleur exemple. Il était bien difficile de leur définir un style avec One Hour By The Concrete Lake, ça en a déstabilisé plus d’un de ne pas pouvoir faire cet exercice ingrat qui consiste à classer un groupe dans un tiroir de style bien défini (Moi le premier pour être honnête). Seulement voilà, pos c’est pas un syle, c’est plutôt un univers, un metal progressif original et torturé constitué de codes qu’ils ont eux-même intégré. Le fait est qu’il est bien frustrant de ne faire qu’en parler car c’est bien inutile, on ne peut pas se douter de ce qui se cache derrière se groupe sans avoir écouter au moins une fois, c’est un peu la même idée que pour Nightwish finalement… On pourrait faire des comparaisons mais en vain, Pain Of Salvation est définitivement un groupe original, novateur et brillant. Voyons cela chanson par chanson…

« Used » : Sans doute un des meilleurs exemples de l’originalité du groupe, une intro assez grandiose et puissante qui vous plonge tout de suite dans l’ambiance sombre qui durera près 70 minutes… Et là, changement de rythme brutal, les couplets sont chantés de façon rap et sont d’une violence maîtrisée, le refrain est quand à lui superbement contrasté, plein de feeling. Le chanteur Daniel Gildenlow montre d’hors et déjà toute l’entendue vocale qu’il maîtrise de façon unique, passant des graves aux aiguës de façon unique (Le nouveau Ian Gillian ?). L’album vient de commencer et c’est déjà un énorme choc.

« In The Flesh » : Le groupe calme le jeu du moins au début, un morceau qui frôle les 9 minutes et qui reste mon morceau préféré s’il doit y en avoir un. La progression musicale est superbe, les premiers couplets sont plein de feelings, de nuances, bluesy même, et le refrain superbe de beauté. Le break et tout ce qui s’en suit donne des frissons, c’est plus que du simple chant, c’est un dialogue entre la musique et les paroles, tout est fluide, impressionnant, les chœurs sont très bien placés et la fin du morceau piano/voix et  solo de guitare acoustique nous tombent dessus (Le même coup qu’avec Inside sur One hour by the concrete lake) et nous mettent les larmes aux yeux.

« Ashes » : Le morceau le plus accessible de l’album, et de cause à effet, il s’agit du single qui sortira malheureusement qu’en Allemagne. Un clip a également été réalisé et on peut le voir sur le cd bonus de l’édition limité de l’album. Un morceau d’une noirceur et d’une violence assez aisément perceptible tant dans les paroles (« The pain will never end, our scars will never mend ») que dans la musique, une réussite pas spécialement progressive.

« Morning On Earth » : Un morceau plus calme, un refrain avec violions vraiment très classe, le chant est plein d’émotions.

« Idioglossia » : Un autre gros morceau de l’album avec ses 8 minutes, des parties instrumentales assez techniques, des changements de rythmes excellents et la reprise du refrain de « Ashes ». Le chant et les chœurs sont une fois de plus d’une efficacité imparable.

« Her Voices » : Plus intimiste, l’intro de cette chanson est superbe, piano, voix à la limite de la cassure, puis c’est la déchirure break assez violent puis retour au couplet avec batterie et guitare au son clair. La partie instrumentale qui enchaîne sur un break avec violon et l’envolée lyrique constitue un des moments forts du disque.

« Dedication » : Piano, guitare acoustique, violons, antichant, un morceau résolument triste et intense, comme si la beauté avait trouvé un nouvel hymne…

« King Of Loss » : Dès le début on sent bien que le groupe se reticent et qu’il n’attend qu’une chose, faire exploser sa rage dans un refrain d’une puissance indiscutable… Tout est fait de manière fluide et posée, le groupe fait preuve d’une maturité incroyable. La qualité du chant en devient insolente, Daniel Gildenlow passe en revue un nombre de style impensable dans ses effets vocaux et les chœurs en rajoutent encore un peu plus. Près de 10 minutes dont on ressort un peu calmé quand même…

« Reconciliation » : Tempo assez rapide, le morceau est plus rentre dedans, on fait moins dans le détail là, mais encore une fois le groupe surprend en changeant de direction brutalement et en reprenant le refrain assez soft de « Morning On Earth ».

« Song For The Innocent » : 3 minutes rendues assez intense par un solo de guitare pas mal du tout

« Falling » : Petite interlude d’1 mn 50, assez atmosphérique mettant en avant un superbe solo de guitare

« The Perfect Element » : Attention pur chef d’oeuvre ! Beaucoup des qualités du groupe y sont résumées. C’est le dernier morceau de l’album et on reste définitivement sur un bon sentiment. La construction du morceau est assez débridée, le chant est hyper diversifié mais ça, il est clair que c’est ce qui fait désormais l’identité du groupe. Le break à la moitié de la chanson avec guitare classique et violon est d’une intensité rare, la partie instrumentale qui s’en suit ne l’est pas moins… Tout ça pour dire que la partie 2 de cet « élément parfait «  va se faire cruellement attendre…

Un bilan plus que positif donc pour ce nouvel opus, le groupe n’a pas déçu après l’impressionnant Entropia et One hour by the concrete lake. On peut voir en ce monument le renouveau du metal progressif, ou une certaine renaissance. En tout cas, avec cet album, le groupe confirme une première impression, Pain Of Salvation est l’un des groupes les plus brillants et les plus intéressants que le metal progressif est rencontré depuis Dream Theater…

Cd bonus :

Ce deuxième cd est disponible avec la version limité de The Perfect Element. Souvent, cd limité spéciale édition = Piège à c… à fan pardon… Mais là c’est plus du cd bonus, c’est carrément un logiciel sur le groupe, c’est pas pour accentuer encore un petit peu plus cette propagande pro-pain of salvation, mais il faut bien avouer que ce cd bonus est une réussite. Une interface sombre et inquiétante à souhait (Comme le veut la musique du groupe), un historique du groupe, et surtout, trois chansons inédites, « Repent », « Never learn to fly » ou encore « Time weaver’s tale » qui était présente sur la version japonaise de Hone hour by the concrete lake. En plus de ça, des clips, de « Ashes », superbe, et d’autres clips plus anciens tels que « Pilgrim » et « The big machine » ou encore « ! ». Une édition spéciale qui ne fait pas semblant de l’être (spéciale) et si c’est vraiment une édition limitée, quittez le site tout de suite en courant chez un disquaire, ça en vaut vraiment la peine (Mais revenez ensuite bien sûr…).

Note : 10/10

Par Julien, Février 2001.

Année : 2000

Note moyenne : 10/10

Style : Metal Progressif unique

"Crossover metal émotionnel et technique" selon le chanteur Daniel Gildenlow.

Label : InsideOut

Discographie

Historique