Anoraknophobia

Etonnant. C'est le mot qui m'est venu au début de l'écoute... Puis : GEANT ! Ensuite je me suis dit qu'ils avaient mis tout ce qu'ils pouvaient donner pour faire l'album. Ils se sont donnés à fond, ça s'entend ! Et ça fait du bien. J'aime Radiation, qui ne correspond en rien de ce qu'on aurait pu s'attendre à entendre de Marillion. J'apprécie moins Dot Com, que je trouve peu "homogène", tout comme The Strange Engine. Bien que ces deux albums aient des morceaux forts, de très bonnes chansons.

Le détail de mes sentiments sur ANORAKNOPHOBIA :

Ca commence tout doucement... gentiment... piano piano... Pour faire ma mauvaise tête, je vais dire que Mark Kelly n'a pas fait dans l'original, ce qui est dommage pour une entrée d'album. Mais bon... je suis difficile peut être. C'est pas mal, ok, mais ça pourrait être mieux, c'est tout ce que je dis. Qui peut le plus peut le moins, et quand le plus et le moins se côtoient, c'est agaçant. Fini pour le coté négatif. Soudain : explosion de guitare, basse et batterie ! Génial, on décolle dès l'entrée en piste, VRAOUMMM ! C'est exactement ce que j'aurais voulu si j'avais osé espérer... On avait eu le droit à Quartz au concert de Noël à Paris, et je m'étais dis que si le reste de l'album ressemblait à ce morceau, je serais plus que ravie. Et dès la première écoute, dès les premières notes, j'en pleurerais de joie ! MERCI MERCI MERCI ! Between You and Me a la pêche, c'est excellent, entraînant. Rothery s'éclate à la guitare, et sans que ça ressemble au "son" Rothery, c'est encore du Marillion... Comment font-ils pour changer tout en gardant leur identité ? Plusieurs semaines d'écoute et c'est toujours l'une de mes préférées. Presque la préférée tout court. Tant pis pour les rabats joie qui ont oublié que Marillion ne fait plus de prog depuis des lustres, ceux qui ont oublié que Fish n'est plus là depuis 8 albums, et qui chercheront encore et toujours à coller étiquette sur étiquette à une musique dont le style n'appartient qu'à ceux qui l'ont créée, et qui cherchent à en changer pour ne jamais se répéter. Allez coller une étiquette pour définir un genre quand ça change tout le temps !

Rythme à la basse... et Dieu sait que j'adore à l'excès l'utilisation de la basse... QUARTZ ! (Je suis fan de Level 42) Là encore le début du morceau n'annonce pas le déchaînement qui suit. Et cette basse lancinante tout du long... la voix parfaitement en accord pour produire la montée d'angoisse déjà présente... Mark enfonce le clou avec de petits accords qui nous font plonger dans un univers limite glauque à la façon d'un vieux polar en noir et blanc qu'on viendrait de coloriser ... Il est fort ce Quartz ! Fort en émotion et intense par le jeu des musiciens. Mais franchement, j'ai hate de le réentendre en concert, il est fait pour la scène ce morceau. Qui a dit qu'on n'entendait jamais Ian ??? Neuf minutes dans un autre monde ! C'est Quartz !

Map of the World, solo de Rothery et Ian en apéritif... En entrée, vous aurez H et Mark... mais attendez le plat principal ! Moi je dis : c'est du très bon Marillion, et je suis au 7ème ciel. Entre douceur et violence, comme la découverte du monde que raconte l'histoire. On retrouve le son si caractéristique de Steve R : 30 secondes d'un solo... WAHOU ! Mélangé au Marillion du 21ème siècle... Si je pouvais me le repasser en boucle ce solo !!!! L'évolution, et les racines sont présentes. La mélodie se retient très bien, et elle nous suit bien après qu'on ai enlevé le disque de la platine. Un futur single ? J'espère !

Electronique When I meet God... Et tristesse dans la voix. Dans les paroles. Simple guitare sèche pour adoucir par moments, parce que le désespoir est un sentiment universel...Tient... on dirait que Mark joue du Simple Minds par moment... Très mélodique, magnifique travail de H... On sent qu'il s'est donné à fond sur cette chanson, comme sur tout l'album d'ailleurs. Je pense que ce morceau plaira aux "anciens" fans, les purs et durs... J'ai mis plus de temps à rentrer "dedans", et c'est le signe que ce sera sûrement l'une des chansons que je préfèrerai de l'album dans quelques mois ou années (je sais, je suis longue à la détente).

The Fruit of the Wild Rose est presque blues...  Et encore de la basse... c'est fou ! Qu'est-ce qu'il a mangé ces derniers temps Pete ? Vache folle ou agneau épizootié ? En tout cas, ça lui réussit ! C'est pas dans ce morceau où Steve R a essayé de sonner comme Jimmy Hendrix ? J'ai eu du mal à comprendre où ils voulaient en venir avec cette chanson, un peu trop "psychédélique" pour moi, la mamie progueuse. Mais j'avoue qu'à présent je l'écoute avec beaucoup de plaisir. On est obligé de dire que ce serait dommage qu'ils se cantonnent au "style classique" M... si ça existe ! Les essais qu'ils font dans d'autres registres s'avèrent être de vraies perles... Déroutant, mais apparemment ils ont fait la musique qu'ils voulaient, comme il le voulaient, sans les contraintes habituelles qu'ils avaient quand ils étaient plus tenus par les exigences de la maison de disque qui produisait l'album. J'en conclus qu'ils ont donné leurs tripes, leur sueur, leur coeur et leur âme dans cet album. J'en demandais pas plus ;o).

Separated Out. Oups... ils ne nous laissent pas le temps respirer, ils entrent dans le vif du rock pur et dur tout de suite ! C'est vrai, on n'a pas de temps à perdre enfin ! J'imagine bien les séances de boeuf pour en arriver là : chacun se défoule à fond sur son instrument, et on mixe le tout ! Entrecoupé de voix qu'on dirait venues des VO des films des années 50, c'est un délire total de bruit et de cris ! Les instruments sont comme devenus fous à force d'avoir été retenus trop longtemps dans un registre bien trop calme. Alors là... je me dis qu'effectivement ils ne veulent surtout pas rester dans le même registre d'un album à un autre, et que le mot d'ordre est : le renouvellement, toujours ! Ne jamais se répéter. Pari réussi !

Planons pendant plus de 11 minutes sur This is the 21st Century. Je répète : qui a dit qu'on n'entend ni Ian ni Pete ? Il fallait bien un peu de calme dans toute cette tempête émotionnelle et rythmique qu'est Anoraknophobia, et c'est 21st Century... Je ne l'avais pas trop aimé à la première écoute en MP3. Je retourne ma veste totalement avec le cd dans les oreilles... Il manquait la profondeur, le relief qui font tout le charme de la chanson. Du pur Marillion beaucoup plus traditionnel que le reste de l'album.

Ma préférée lors de ma première semaine d'écoute, c'est If my Heart was a Ball it would Roll Uphill... bravo le titre ! Celui qui a fait du bruit dans un article du Sun. Le journaliste aurait dû écouter la chanson avant de critiquer bassement et stupidement un bout des paroles.
"Did you ever fall in love ? Did you ever fall in love ?" Je trouve que ça commence bien et fort, Steve R géniallissime ! Mais Pete ? Tu vas te démettre un bras avec cet album, t'es partout !! Eh Ian, t'as pris des pilules de DHEA ou bien quoi ? Encore un peu démentiel comme morceau, dans le style de The Fruit, ça arrache grave ! Et il dure plus de 9 minutes... merci mon Dieu ! J'adore vraiment cet album, c'est tout ce que j'attendais sans réellement savoir à quoi m'attendre ! (ça va, vous suivez ? LOL !) Qu'ils sortent leurs tripes, que ça s'entende, que ce soit du Marillion, mais que ce soit pas la copie d'un des 11 autres albums... Se renouveler, se dépasser... voilà ce qu'ils savent faire... encore et encore. VIVEMENT LA TOURNEE !!!!!!

Note : 8/10

Par Izabelle, Mai 2001.

 

Année : 2001

Note moyenne : 8/10

Style : Pop progressive

 

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